Latences (II)

Montagnes nues

La berce du Caucase, plante toxique vue dans le jardin d’un naturaliste aimant les herbes folles et qui me fait penser à un lycéen là.

Beaucoup de plantes utilisées sous nos climats viennent du Caucase ou d’Asie mineure. Ça se sait. Paradis terrestre ?

Où sont nos priorités ? La térébinthe vole, recule et se pose. Chue là, belle, dure. Le paysage, comme les impôts, vit. Tantôt laid, tantôt en croissance.

Objets, inscriptions, arbres. Des maquettes avec les noms des arbres et de vraies fleurs, une lumière crue sur des fleurs claires. L’impatience de voir. De voir ces montagnes nues attendant leur parure, feuilles de vignes pour montagnes.

Nous étions rue et avenue dans une vie antérieure. C’est trivial, l’avenue attendait la rue, elle était déchirée par elle.

quand la fumée s’obstine à ne rien dire, quand les gens tirent la langue en adaptant leurs écouteurs, quand la place d’Italie se cache derrière un tram à Bordeaux, quand des murs de paroles s’érigent, et que les Tuileries déguerpissent, c’est le moment que je choisis pour râler.

Lettre, cœur – clown

Ivre, et ça se voit, d’abandon à l’espoir, j’ai aussi faim, mais.

Débriefing : j’ai beaucoup tourné, avant de me remettre à suivre les marques jaunes, base des indications. Un tour à S… et j’ai encore des courbatures. L’énigme contredit l’impossible vérité absolue, elle joue, à la fois, de l’équivoque et du désir. Réduisant, peut-être, le but à – juste une joie de plus.

Clair : dans certains mondes parallèles, il n’existe pas de numéros de rue. Il existe une très forte pression pour conserver le consensus sur ce monde-ci, dit ‘la réalité’, avec ses numéros de rue, mais dont la texture est inapte à rendre correctement la vibration, la couleur, la profondeur, la beauté. Perspectives écrasées, couleurs ternes, horizons masqués, et on fait avec dans la grisaille.

Les artistes, les voyants qui ouvrent des fenêtres donnent-ils du sens à ce monde, ou bien plutôt, invalident-ils plus encore celui-ci, dont on parle, avec ses imperfections ? Ce n’est pas que le cadastre, la réglementation ou l’habitude de la conformité qui oblitèrent tout : c’est, bien plus, la peur de s’y perdre, délicieuse et terrible alternative fuie.

Guernica

C’est aussi à l’aplomb de ces lignes de faille que vient raconter l’immobile, en apparence, ruisseau des légendes : là où s’adossent les bornes des certitudes, au-delà du vide que creusent postures et regards encore.

Cette périphérie est féconde, qui voit s’avancer les palabres – Viens, dès le début de la soirée – quand les petits jouent les yeux fermés.

Au soleil couchant – Des salades et des loukoums, madame. Contraste des camaïeux verts-bleus qui doucement grisaillent avec les dorures éteintes ; records de fenêtres ouvertes, vaincues, angoisses et laideurs une minute se sont tues.

Le café vient sublimer un instant difficile à dépeindre sinon en mesurant comme il s’étire rêveusement.

Territoire Sud, année paire, hors l’été.

latencies

  • Voir aussi : Latences

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