Église d’Ablon-sur-Seine

Ni le site de la mairie de la ville, ni Wikipédia ne disent combien il y a eu d’édifices avant celui-ci, qui date de 1899.

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Sous Henri IV, les protestants avaient le droit d’exercer leur culte à plus de cinq lieues de la ville de Paris. Grigny, puis Ablon, puis, après un adoucissement de la loi, Charenton furent utilisés.

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– Plan d’Ablon au commencement du XVIIe siècle (in Pannier, Église réformée …, via Gallica)

Ablon – Chemin d’Ablon – Chemin d’Ablon à Choisy – Censive du Chapitre – Mr de Brossin – Temple – Chastel d’Ablon – L’escu – Bacq – Seine – Maison du prescheur – Chemin de Courcelles à Ablon – Pré du Chapitre

Le Temple figure ici avec un emplacement compatible avec l’actuel édifice (le clocher est figuré par un petit rond).

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– Ablon-sur-Seine – centre ville (via geoportail.gouv.fr)

 

L’intérieur offre la particularité d’exposer un tableau extrêmement disert sur le Jugement du Christ.

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– Église d’Ablon – Jugement du Christ

L’image ci-dessus est composée de plusieurs photos. Pilate est figuré assis en haut à gauche, Caïphe debout, en haut au centre et le Christ en bas à droite, le texte du jugement devant lui.

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– Egbert van Panderen, Sąd nad Chrystusem [jugement du Christ]

La même scène est reproduite sur une gravure dans un ouvrage (polonais) qui fournit la transcription en latin.

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– Église d’Ablon – Jugement du Christ (détail)

« Moi Ponce Pilate juge à Jérusalem sous le très puissant César Tibère, que son pouvoir soit heureux et faste, siégeant au tribunal, pour le droit de tous, et ceux de la synagogue des Juifs disant d’ouïr et d’examiner l’affaire de Jésus de Nazareth, que les Juifs ont apporté chargé de liens : je juge que du fait qu’il s’est proclamé le fils de Dieu : s’est arrogé le titre de roi des Juifs, en dépit d’être né d’une très pauvre famille, et qu’il a dit qu’il détruirait le temple de Salomon : qu’il sera condamné à la crucifixion entre deux voleurs. »

Outre le jugement, les commentaires des protagonistes, dans les cartouches, sont tous repris (en français de l’époque) tout en bas du tableau.

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– Église d’Ablon – Jugement du Christ (détail)

  • 1. SIMON LEPROSVS – Qua lege tenetur seditiosus
  • 2. RABAM – Sed cur latae sunt leges quam ut seruentur
  • 3. ACHIAS – Reus non est incognita causa morti obijciendus
  • 4. SVBATH- Nulla lex cuiquam immerito mortem irrogat quid ergo hic homo peccavit
  • 5. ROSMOPHIM – Quare sunt leges positae, si non observantur
  • 6. PVTIPHARES – Seductor patriae et populum perturbat ergo exterminandus

 

  • Avecq quel droict ou raison sera il tenu pour mutin ou séditieux
  • De grace a quoy sont les Loix etabiles mon afin qu’on les garde et mete a execution
  • On ne doit condamner aucun à mort, tandis que la cause n’est pas encor cogneue ni vuidee
  • Il ny a Loy ni droict qui condamne aucun estant inconspable et partant qu’on s’enqueste en que maniere cestuy cy a ce forfaict
  • A quo sont données les Loix quand on ne les exerce …

 

 

P.-S. – Chose curieuse, la forme du tableau, avec son inflation d’écrits, rappelle certains tableaux et gravures polémiques … produits par des protestants contre la papauté, le pape étant assimilé à l’Antéchrist.

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– Cranach, Lucas the Elder, Contrasting Protestant and Catholic Christianity, c. 1545, Coloured woodcut, Staatliche Museen, Berlin

 

 

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